La photographie de la tête de fourmi est esthétique, mais, ce n'est pas là son intérêt principal.
En effet, habituellement les indices mortuaires qui accompagnent les dépouilles de fourmis sont différents. Ici, avec cette tête de fourmi, tous les micros indices du scénario qui sont attachés au piégeage de la fourmi sont étranges, pour ne pas dire incohérents et même invraisemblables !!! Ordinairement le milieu piège, constitué par une oléorésine fluide, déshydrate progressivement l'inclusion organique, le résultat obtenu est un voile blanc qui nimbe parfois complètement l'insecte (voir cet exemple). Le processus de fossilisation est immuable ! La résine qui durcit et se transforme progressivement en ambre utilise lors des réactions de polymérisation les liquides internes des inclusions. Or, ici c'est l'inverse, on distingue parfaitement ce qui semble être une sorte de "poison" dans les mandibules ouvertes de la fourmi !!!
Si tel est le cas, un poison ou un autre liquide, la découverte est unique !

      Si les appendices sont ouverts de façon si forte, cette constatation est une preuve que la fourmi a été introduite vivante dans la résine. Mais, alors, où est le reste du corps ? Pourquoi dans ce fossile examiné en lumière noire (lumière U.V) mesure t-on une compression vigoureuse au niveau postérieur de la capsule céphalique ? Une tête de fourmi constitue un volume suffisamment robuste et résistant pour supporter les pressions fortes d'un sol, qui, par exemple, s'effondre lorsque les pluies ruinent la stabilité des galeries souterraines ! Que s'est il passé pour marquer la tête de cette façon et retrouver en l'état une tête de fourmi qui contient un liquide ???

      En étudiant la composition chimique de la substance conservée dans les mandibules on a découvert, et la chose n'est pas banale, que des sucres étaient présents. En traversant la pierre d'ambre par une lumière énergisante focalisée par fibre optique, et, en mesurant la rotation du rayon difracté, il est possible d'évaluer la propriété des macro molécules organiques, et, ici, ces molécules appartiennent à la classe de plusieurs sucres.
Des sucres seraient donc conservés dans la matrice fossile de résine ??? Si tel est le cas, de nombreuses questions se posent...

      Ce n'est évidemment pas la première fois que des fourmis de l'ambre sont sujettes à des expertises scientifiques pour comprendre la succession des évènements à l'origine de l'enfouissement des insectes. L'étude la plus célèbre dans le genre est évidemment le : "Mystère de la Chambre Jaune".

      Rappelons en quelques mots le sujet. Un championnat mondial de paléontologie a été organisé autour du message que nous laissaient 88 fourmis prisonnières dans un petit écrin d'ambre.
L'étude, très poussée, a détaillé les conditions d'enfouissements. Et, le sujet a été publié dans le magazine LA RECHERCHE (Juin 1996 - Mai 1997). Cette étude scientifique a analysé en onze pages les préoccupations "intimes" des fourmis qui transportaient leur couvain (œufs, larves, pupes et ouvrières) dans un déménagement en urgence.
Toutes les scènes conservées dans le fossile d'ambre sont de merveilleux exemples de comportements que l'observateur attentif peut examiner et exploiter. Car, la chose est intéressante, les positions mortuaires des insectes sont encore assez significatives pour être exploitées malgré le flux des coulées de résine, qui, ordinairement, dénature les positions animales.

      Sans entrer dans l'explication exhaustive de tous les paramètres, la communauté scientifique a validé lors du premier congrès mondial de l'ambre un scénario global où, plusieurs chutes verticales de résine, ont piégé, au sol, le cœur d'une fourmilière. Très bien, c'est noté !!!
Mais, cela fait maintenant 10 ans exactement que le concours a débuté. Et, touchant l'étude de la pièce d'ambre, l'auteur, Eric Geirnaert, vainqueur du concours, a fait remarquer à plusieurs correspondants qu'une notion très étrange entravait toute explication probante !!! Le fait est si énorme ! C'est devant vous ! C'est évident !!! Et, toute l'histoire est à revoir !
Oui, depuis 10 ans maintenant, le fait est porté à l'attention des spécialistes incrédules et étrangement muets. Que se passe t-il ? Pourquoi un tel VRAI et si ENORME Mystère autour du concours scientifique "Le mystère de la Chambre Jaune" ?

      Pour dire les choses simplement, le scénario validé par les scientifiques présents au premier congrès mondial de l'ambre homologue une succession d'évènements où des coulées verticales de résine (en trois étapes successives, voir le dessin ci-dessus) recouvrent au sol le cœur d'une fourmilière. Si le scénario à l'origine de la formation de la pièce d'ambre est un déversement vertical de résine sur un support plan (donc immobile) au niveau du sol, comment se fait-il que les fourmis piégées puissent être, dans la très grande majorité des cas, basculées sur le flanc doit ou gauche ? Un écoulement vertical de résine écrase un insecte en donnant des positions aplaties selon l'axe vertical de la force de pesanteur. Or, ici, les fourmis à l'inverse d'être "planes" sont toutes ou presque basculées latéralement !!! Une chute verticale de résine écrase de haut en bas les fourmis et ne peut en aucun cas expliquer les bascules latérales !!! Les positions des fourmis couchées de coté sur le flanc sont si précises qu'elles sont à elles seules des interrogations assez "inextricables" !!!

      C'est en recherchant les indices historiques qui accompagnent cette tête de fourmi qui a conservé ses mandibules ouvertes, que nous découvrons les pistes nouvelles d'une explication étrange (et pour le moins troublante), qui semblerait valider une nouvelle conception des faits.

Ambre - Le jeu
l'avènement de l'histoire
 

      En annexe de l'équipe éditoriale habituelle du site, pour le jeu concours Ambre, nous avons deux collaborateurs incontournables : Olivier Rousselon, et Oliver Shaun.
Le premier personnage, Monsieur Rousselon, bijoutier espagnol passionné d'ambre et autodidacte de la matière jaune, a participé au premier congrès mondial des inclusions de l'ambre... Nous devons à ce scientifique, oh combien brillant, des évaluations rationnelles sur le progénote des fourmis (l'ancêtre des ancêtres; la toute première fourmi). Et, nous lui devons également des interprétions probantes de la découverte de la plus ancienne toile d'araignée connue, conservée à ce jour dans un ambre espagnol.
A coté de ce scientifique aux "démarches et méthodes universitaires brillantes", voici notre second personnage, Monsieur Oliver Shaun. L'homme charismatique est philosophe. Monsieur Shaun est un amateur éclairé des oléorésines fossiles. L'homme prépare un projet ambitieux sur la vulgarisation de l'ambre et une présentation pédagogique de ses inclusions (sous forme de jeu de société)...
Le personnage est un spectateur attentif et terriblement efficace pour appréhender les mystères de notre monde. Mais, en l'occurrence, les mystères attachés aux fourmis qui nous occupent ici sont des énigmes qui dépassent de loin la copie originale de nos deux spécialistes...
Monsieur Shaun, nous donne cependant une orientation vers des réflexions nouvelles.

Monsieur Shaun :
"La fourmi n'est pas prêteuse, disait le fabuliste"...
"C'est vrai, elle ne prête pas, car prêter n'est qu'un geste d'avare; elle donne sans compter et ne reprend jamais. Elle ne possède rien, pas même ce qui se trouve dans son corps. Elle ne songe presque pas à manger. Elle vit d'on ne sait quoi, de l'air du temps, de l'électricité éparse, de vapeurs ou d'effluves. Faites-la jeûner durant plusieurs semaines sur le plâtre d'une fourmilière artificielle, pourvu que vous ayez soin d'y entretenir un peu d'humidité, elle n'en souffrira point, elle vaquera à ses petites affaires, aussi alerte, aussi active que si ses celliers étaient pleins. Une goutte de rosée comble son estomac particulier. Tout ce qu'elle quête et amasse sans répit, au péril de sa vie, n'est destiné qu'au jabot collectif, à l'insatiable sac de la communauté; aux œufs, aux larves, aux nymphes, aux compagnes, et même aux ennemies. Elle n'est qu'un organe de charité. Travailleuse opiniâtre, ascétique, chaste, vierge, neutre, c'est-à-dire sans sexe, elle n'a d'autre plaisir que d'offrir à qui le veut prendre, tout le fruit de ses peines. La régurgitation doit être pour elle un acte aussi plein de délices que l'est pour nous la dégustation des mets et des vins les plus rares. Il semble évident que la nature y a incorporé des voluptés analogues à celles de l'amour qui lui est interdit."
Voilà ce qu'écrivait Maurice Maeterlinck en 1930 dans son ouvrage : 'La vie des Fourmis' (Fasquelle Editeurs).
"La fourmi n'a donc d'autre plaisir que d'offrir à qui le veut prendre, tout le fruit de ses peines"; et, pour l'heure, le fruit vous semble ici sucré ! Vous constatez du sucre dans le fossile d'ambre ?!
Alors, ne pourriez vous pas orienter vos investigations vers les fourmis actuelles Myrmecocystus et Camponotus inflatus ? Evidemment, votre fossile est celui d'une Dolichoderinae, mais, puisque l'abdomen est justement absent, ne pourriez vous pas poser la base d'un raisonnement inverse (c'est à dire non logique) pouvant expliquer l'ensemble des problématiques qui vous préoccupent ?
Lancez vos erreurs d'interprétations à l'opprobre publiques ! Demandez aux Internautes de commenter ce fossile ! Puisque le web fonctionne comme une fourmilière, avec surtout des communautés hétéroclites de spécialistes dans de nombreux domaines, vous devriez pourvoir collecter des renseignements dès lors que vous confronterez vos "méconnaissances".
Ne cherchez pas à expliquer, mais, cherchez surtout à cerner ce qui n'est pas rationnel !
Le fossile est là et se suffit à lui-même. L'explication et l'interprétation du monde fonctionne également en interrogeant la différence. Je ne n'ose pas vous rappeler que le sucre, consommés par les bactéries, serait "ordinairement" la substance qui empêcherait le processus de fossilisation. Certaines résines, si elles contiennent du sucre (dont les bactéries sont friandes), se décomposeraient systématiquement (gommes de merisier, de cerisier). Mais, le constat est là, cet ambre existe, et, il conserve des traces de sucres. L'interprétation de ce fossile est évidemment problématique. .


      Tout internaute qui trouvera une explication plausible pour élucider la présence du sucre (le miel ?) conservé dans les mandibules de la fourmi et/ou qui sera capable d'expliquer de façon probante la bascule latérale des fourmis dans le dossier : "Le mystère de la chambre Jaune", se verra remettre un cadeau par notre équipe éditoriale.

      Vos correspondances et questions peuvent, dès à présent, être envoyées pas messagerie électronique à Olivier Rousselon et/ou Eric Geirnaert.

Ambre
être protagoniste de l'histoire
 

      Une découverte insignifiante devient, après expertise, incroyable ?! Une découverte invraisemblable dans l'ambre ?! Un véritable scoop ! Nos origines sont-elles à revoir !!!
Oui, sur cette simple expertise et après cette révision de l'existence de quelques fourmis figées dans l'ambre, des interprétations en cascades nous obligent à revoir notre conception du monde. En découvrant une étrangeté, on soulève le problème, lequel, soutenu par un fil d'Ariane nous guide déjà loin que notre première réticence à interpréter un fossile insignifiant d'insecte. Les conséquences sont énormes et universelles.

      Participez à l'interprétation collective de cette histoire étrange qui débute avec la découverte d'une tête de fourmi piégée dans l'ambre, et, suivez l'évolution déjà passionnante de cette analyse collégiale.
Durant votre jeu, puisque c'est vous qui allez écrire les chapitres de l'histoire Ambre, posez vous constamment la question de savoir pourquoi la communauté scientifique ne souhaite pas explicitement donner une interprétation plausible à la position extraordinairement étrange (et inexpliquée à ce jour) des fourmis étudiées dans le concours : "Le Mystère de la Chambre Jaune".
Voilà plusieurs dizaines de millions d'années une chute intermittente et verticale de résine écrase au sol, au beau milieu d'une forêt équatoriale, quelques infortunées fourmis occupées à déménager en urgence leur couvain. Mais au constat de ce fait, (qui subsiste par le fossile) en aucun cas la résine et elle seule ne peut avoir basculé les fourmis vivantes sur le flanc !!! Alors, une force inexpliquée pourrait elle avoir interféré à cette époque antique où l'homme n'existait pas encore sur Terre ?
Le fait scientifique (qui existe sans invention aucune) impose la construction de cette nécessaire hypothèse.
Doit-on considérer un paramètre exogène pour expliquer la bascule des insectes ? Oui, assurément, puis la bascule latérale des insectes est manifeste !
Nous n'inventons rien, nous ne forçons pas l'histoire, c'est l'histoire qui s'impose à nous !!!
Pourquoi un magazine aussi sérieux que La Recherche souhaiterait-il publier un dossier porteur d'un paradoxe aussi énorme ? La question est posée...
Et, poursuivons le raisonnement, si cette "force exogène" existe, pourrait elle être responsable de l'arrivée d'une tête de fourmi dans la résine ? Aucune explication n'est entièrement satisfaisante. Mais des découvertes extraites du registre des fossiles nous obligent à réviser nos certitudes. Quelle est donc cette entité qui pourrait expliquer les faits incompréhensibles qui entourent les fourmis de l'ambre ?
Nous n'avons pas la réponse. Mais, peut-être avez vous votre idée ?

      Pour devenir un protagoniste de l'histoire Ambre, répondez par e-mail aux questions essentielles que nous pensons être pour l'instant incontournables. Régulièrement, nous remettrons ici en lumière les clefs, (si elles existent) d'interprétations nous permettant de mieux comprendre d'où nous venons, pour éventuellement appréhender le chemin de notre futur. C'est très sérieux, le sujet de ce concours collégial est abordable à chacun. Nul besoin d'être un naturaliste spécialiste des fourmis ou un docte paléontologue diplômé des hautes écoles... Le bon sens confronté au faits permet de nourrir le débat.